Quelles actions possibles à l’échelle communale ?
Cette journée a été instaurée le 25 novembre 1999 par l’Organisation des Nations Unies. Cette date du 25 novembre a été choisie en mémoire de Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, trois sœurs et opposantes politiques de la République Dominicaine, assassinées brutalement le 25 novembre 1960 sur ordre du régime en place.
La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul – 2011) reconnaît la violence à l’égard des femmes comme une violation des droits humains et une forme de discrimination à l’égard des femmes.
Une prise de conscience depuis les années 2000 qui ne suffit pas
A partir des années 2000, la gravité et l’ampleur des violences conjugales ont fait leur entrée dans le débat médiatique et ont été, progressivement, inscrites à l’agenda politique français. Mais ne cela n’a pas suffi à protéger les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
Dans le couple, dans la famille, dans les études, au travail ou dans les espaces publics, les violences sont dites genrées car beaucoup plus fréquentes pour les femmes tout au long de leur vie. Plus d’une Francilienne sur sept (15,3 %) déclarent ainsi avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle -hors harcèlement et exhibitionnisme- au cours de leur vie.
Les femmes sont les premières victimes dans la sphère professionnelle, quelle que soit la forme de violences : Les insultes et pressions psychologiques sont les premières violences subies au travail, 80 % des femmes sont victimes de sexisme au travail, 30% de harcèlement sexuel au travail, chaque jour, 10 viols ou tentatives de viols se produisent sur un lieu de travail. Pourtant, plus de 80 % des entreprises n’ont toujours pas de plan de prévention et c’est toujours la double peine pour les victimes qui, quand elles dénoncent les faits, sont déplacées, placardisées voire licenciées.
Dans les espaces publics femmes et hommes ne sont pas égaux face aux violences physiques, verbales et sexuelles, et ne subissent pas les mêmes faits. Les femmes y sont davantage victimes et les faits qu’elles subissent concernent plus souvent leur corps et renvoient à la sexualité, tandis que les hommes sont confrontés plus souvent à des insultes et des violences physiques. Ces phénomènes sont exacerbés en Île-de-France : une Francilienne sur trois est concernée.
Quelles actions face aux violences sexistes et sexuelles à l’échelle communale ?
C’est en particulier agir pour :
Les actions de lutte contre les violences sexistes et sexuelles nécessitent d’être déclinées autour des trois axes suivants : Sensibilisation et prévention, accompagnement et soutien et enfin détection et coordination.
- Coordonner dans la durée l’action de tous les intervenant·e·s dans le champ de la lutte contre les violences faites aux femmes ;
- Créer un lieu d’accueil, adapté aux situations d’urgences et de détresse, avec une permanence 24/7, pour permettre l’écoute et l’orientation vers des aides, et des solutions de logement adaptées pour répondre à ces situations ;
- Analyser et consolider si besoin les liens entre les associations et les services publics pour une plus grande efficacité ;
- Faire un état des lieux et si besoin créer des lieux d’accueil temporaires dédiés vis-à-vis des trois publics concernés : la personne en danger, la personne violente, les enfants et la famille. L’analyse des éventuels besoins est évidemment à mener avec les associations ;
- Mobiliser, en lien avec les acteurs sociaux, les professionnels de santé et associations, pour mener des actions de sensibilisation, de prévention et de détection ;
- Informer et sensibiliser le grand public ;
- Informer et former les agents municipaux et notamment la police mais aussi dans les écoles, les lieux publics et les entreprises du territoire.